Clicky

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L’équipe « première » de Vesqueville n’a plus gagné depuis... le 9 mai 2009 !

Pin it!

La formation borquine n’a plus gagné aucun match depuis six saisons et reste sur la pire année de son existence avec 315 buts encaissés en 26 matches. Rencontre avec un club pas comme les autres à J-3 de la reprise.

Le club borquin n’a plus gagné depuis le 9 mai… 2009 et une victoire face à Vecmont (0-1). La présidente Chantale Jamotte a bien failli jeter l’éponge la semaine dernière, mais repartira finalement pour une saison supplémentaire. « Si je ne continue pas, qui voudra reprendre la présidence de Vesqueville ? », sourit celle qui entame sa onzième année à la tête du club. Récit d’un club définitivement pas comme les autres.

Depuis quelques années maintenant, le club de Vesqueville s’est, bien malgré lui, fait une petite réputation en 3e provinciale série D. En effet, cela fait plus de six ans que les Borquins n’ont plus eu la chance de goûter aux joies de la victoire en championnat. C’était précisément le 9 mai 2009 et une victoire face à Vecmont (0-1).
2301 jours plus tard, les hommes de la présidente Chantale Jamotte courent donc toujours après un premier succès. « Déjà six que nous n’avons plus gagné ? Ça ne nous rajeunit pas tout ça ! », ironise la présidente du club Chantal Jamotte. « Je n’ose même pas imaginer notre état le jour où nous parviendrons à regagner un match. On fera sûrement une fête durant une semaine. Reste à espérer qu’on se réveillera un jour », sourit celle en place depuis 15 ans au club, dont 11 de présidence. Une présidente qui a pourtant déjà voulu jeter l’éponge à plusieurs reprises. « Je ne vous cache pas que parfois, ça m’épuise ces défaites à répétition. La semaine dernière encore, j’étais à deux doigts de mettre la clé sous la porte après nous être séparés de notre entraîneur Fabian Vandendries. Mais bon, je ne peux pas arrêter. Qui voudrait reprendre la présidence de Vesqueville ? À moins de vouloir s’offrir le plus gros challenge de toute sa carrière (rires). Je ne veux pas voir mon club arrêter, c’est ma deuxième maison. Quand je rentre dans cette buvette, je laisse tous mes soucis chez moi. Vesqueville, c’est mon rayon de soleil. » Un rayon de soleil pourtant bien souvent moqué et montré du doigt. Il faut dire qu’après avoir encaissé 315 buts en 26 rencontres au terme de la dernière saison écoulée, les hommes de Chantale Jamotte ont fait fort !
Une moyenne de 12 buts concédés par match explosant ainsi leur triste record de buts encaissés en une saison. Mais moqueries et quolibets, la présidente n’en a cure. « Qu’ils se mêlent de leurs fesses ! C’est dur de garder son calme parfois devant les moqueries, mais il faut bien. Si je devais pleurer à chaque fois qu’on se moque de nous, je pleurerais tous les jours ! Être une femme présidente, ce n’est déjà pas évident, mais alors d’un club passoire, je ne vous dis pas… En attendant, contrairement à plusieurs clubs qui se sont crus trop beaux, nous, nous sommes toujours là. Et je peux vous dire qu’on n’est pas prêt d’abandonner », souriait-elle lorsque nous l’avions rencontré la saison dernière au mois d’avril après une autre lourde défaite, face à Bra (0-11).
Et à 11 justement, les Vesquevillois ne le sont malheureusement pas souvent sur la pelouse le dimanche après-midi. Autant dire que si la mission était déjà compliquée au complet, à sept ou à huit, elle devient quasiment mission impossible…
Chez les Borquins, outre les passes et les contrôles plus qu’approximatifs, il n’est pas inhabituel non plus d’assister à des scènes complètement surréalistes. C’est ce que nous avons pu constater face à Bra quand le libero, qui n’ayant aucune solution lors d’un coup de pied de but, préféra dégager le ballon en… corner avec le commentaire bien amical. « Ça vous apprendra à monter si haut. Je ne suis pas Cristiano Ronaldo ! » Il n’en fallait pas plus pour que les joueurs de Bra n’alourdissent le score sur ce même corner… Quand on vous dit que Vesqueville n’est définitivement pas un club comme les autres. « Mais c’est aussi une grande famille. Tous nos joueurs et nos entraîneurs sont dorlotés. Ils ne peuvent pas se plaindre. Chez nous, l’ambiance est géniale. Même dans la défaite, et heureusement (sourire). Vu toutes les moqueries qu’ils subissent, mes joueurs ont plus de mérite que moi, c’est clair. »

Encore un peu et ils étaient « Les Héros du gazon » !

Début janvier, la société de production Endemol avait décidé de lancer une téléréalité appelée « Les héros du gazon ». Dans cette émission, une personnalité du football belge avait la lourde tâche d’entraîner et de ramener une victoire à l’une des pires équipes du royaume.
Si au final c’est l’ex-Diable rouge Léo Van der Elst qui coache Yvoir B (Namur) dans le cadre de l’émission, le club de Vesqueville avait été pisté par la production. « J’ai en effet été contacté pour que Vesqueville soit le club entraîné pour l’émission », avoue la présidente. « Après moult discussions avec le comité et les joueurs, nous avons refusé.
Pourquoi ? Endemol voulait filmer les joueurs chez eux, et ces derniers n’étaient pas vraiment d’accord. Et je les comprends, on est nul, mais on n’est pas des singes ! » Un choix que Chantale ne regrette nullement, même si Vesqueville ne devait plus empocher la moindre unité de son histoire. « Léo Van der Elst était invité dans l’émission “La Tribune” sur la RTBF. Quand je l’ai vu se moquer d’Yvoir B, ça m’a vraiment énervé. S’il avait parlé de mon club comme cela, je lui aurais mis mon pied au c… ! Plus j’y pense et plus je suis heureuse d’avoir refusé. »

Frédéric Cassart, le goal : « Je ne connais le score exact qu’en rentrant au vestiaire »

2015-08-27_112655.jpgFabian Vandendries parti, le club borquin était à la recherche d’un nouveau coach pour son équipe première. Et curieusement, plusieurs entraîneurs ont déjà frappé à la porte du club. « Nous avons déjà trouvé quelqu’un jusque-là fin septembre. Maintenant, il faut reconstruire une équipe, car Fabian était venu avec trois, quatre joueurs qui l’ont suivi quand il est parti. Nous étions au bord du forfait général la semaine dernière. Mais on va se battre pour faire une équipe », souligne la présidente. « Mais attention, on ne veut pas tuer notre équipe réserve comme on l’a fait l’année passée en la sacrifiant pour la première. »
Et bonne nouvelle, les Vesquevillois étaient déjà 13 à l’entraînement durant la semaine. « Avec quelques joueurs de réserves, mais deux joueurs étaient en vacances ! » La rencontre pour laquelle la présidente trépigne d’impatience, c’est évidemment la joute qui opposera son club à celui de Saint-Hubert, dans le derby 100 % borquin. « Un match nul face à Saint-Hubert est fêté comme une victoire. Cette année le crocodile s’est bien renforcé, ça va être compliqué. Mais j’espère que mes joueurs se transcenderont pour ce match. »
Et s’il y en a bien un qui se transcende chaque week-end, c’est bien Frédéric Cassart… le portier de Vesqueville. « Je suis là depuis cinq, six ans et j’aime le foot, quelle que soit la situation. J’ai galéré pour obtenir cette place donc je ne vais pas la lâcher », raconte ce passionné de stock-car également. « Je passe souvent des sales dimanches, donc on me demande souvent pourquoi je reste, mais c’est comme ça. Je me plais ici, même si je me retourne très souvent chaque week-end. »
S’il doit en effet se retourner en moyenne une douzaine de fois par matches, Frédéric Cassart réalise tout de même un gros boulot sur sa ligne. « Si j’étais bon, je ne jouerais pas à Vesqueville, qu’on se le dise », tempère en souriant le keeper. « On se moque souvent de nous, mais je m’en fiche. On sera toujours là les dimanches quoiqu’il arrive. Les goals ? Je ne les compte plus. Je ne connais le score exact que quand on rentre au vestiaire pour tout vous dire. »

Quelques anecdotes :

  • Coupe du Monde. La saison passée, Mageret a infligé un cinglant 28-0 aux Vesquevillois… Ça pique ! La présidente digérait d’ailleurs mal ce résultat. «Mageret est venu pour casser du Vesqueville ! C’était leur objectif. Ils marquaient le 25 ou 26e but comme s’ils venaient de gagner la Coupe du Monde… » Arnaud Clément, l’entraîneur de Mageret, s’était tout de même défendu dans nos colonnes. «On leur a justement montré tout notre respect en jouant le coup à fond… »
  • 15-pierre-henneaux.jpgUn échevin sur la pelouse. Fan inconditionnel du club, Pierre Henneaux, l’échevin des sports de la commune de Saint-Hubert, n’hésite pas à enfiler son short pour prêter main-forte sur la pelouse.
  • L’exploit face à Heyd. Il y a deux semaines face à Heyd, les Vesquevillois sont passés proches de l’exploit. «À cinq minutes du terme, on croyait pouvoir décrocher notre première égalité depuis très longtemps (NDLR : le 29 septembre 2013).Finalement, ils gagnent 3-1. Mais on était prêt à envahir le terrain pour fêter ça (rires) », glisse Chantale Jamotte.
  • 2015-08-27_112723.jpgLe doyen. Claudy Hublet (51 ans) fait office de doyen de l’équipe.
  • Face à Cobreville. Les Vesquevillois accueilleront Cobreville dimanche à 15h pour débuter la saison.


Alex Barras - La Meuse Luxembourg du 27/08/2015

Lien permanent Catégories : Sports

Les commentaires sont fermés.